Dany
Cela se passe aux Etats-Unis, à Portland pour être exact. Malheureusement pas chez nous pour le moment… C’est un collectif de femmes qui a lancé le projet fou de créer un endroit ou tout le monde peut venir tester des synthés, modulaires ou non et même prendre des cours de patchs et de soudures!
Au Canada USA et UK, le prêt d’instruments de musique et monnaie courante, il y a même parfois des studios d’enregistrement….
S1 Synth Library
On trouve rien en FR sur cette librairie, donc voici un extrait d’un entretien du site womeninsound.com
ALISSA DERUBEIS
(Société 4ms + co-fondatrice, S1 Synth Library)
Parlez-moi de S1. C’est un centre d’art contemporain géré par des artistes ?
Oui. S1 est une organisation à but non lucratif avec de nombreux programmes différents. La bibliothèque de synthés est un grand projet au sein de S1. Nous avons également une galerie visuelle. Nous avons beaucoup de spectacles, d’ateliers et de films. Nous avons aussi la Women’s Beat League qui organise des ateliers et des Open Deck Nights, la première chose à laquelle j’ai assisté au S1. Il abrite des artistes locaux, nationaux et internationaux et de nombreuses collaborations dans tous les genres et pratiques.
Parlez-moi de la bibliothèque de synthés. Comment ça marche ?
J’ai l’impression d’avoir inventé ça. Je ne sais pas exactement quelle est la meilleure façon de le faire. Je demande toujours l’avis des personnes qui utilisent la bibliothèque, des artistes et des artistes en résidence pour essayer de déterminer quelles structures profiteront le plus aux gens. Nous organisons deux cours d’introduction au patching chaque mois, un pour tout le monde et un pour les individus identifiés de manière non binaire. Nous organisons également une variété d’autres ateliers comme Intro to Buchla, Soudure et Construction de kits, et des ateliers dirigés par des artistes. En plus de nos ateliers, nous gardons la bibliothèque ouverte cinq jours par semaine pour une exploration plus approfondie. Les gens peuvent venir jouer, enregistrer et apprendre aussi souvent qu’ils le souhaitent.
Est-ce basé sur l’adhésion? Comment les gens ont-ils accès aux synthés ?
Ouais. Si vous n’avez pas déjà les connaissances préexistantes de la synthèse modulaire nécessaires pour venir aborder la collection par vous-même, vous pouvez d’abord assister à nos ateliers d’introduction. L’adhésion est une échelle mobile à partir de 15 $ par mois. Les gens peuvent s’inscrire en ligne et ils peuvent voir qui facilitera les quarts de travail, donc s’ils ont des besoins spécifiques, ils peuvent trouver le prof qui serait le mieux pour eux. Il y a toujours un animateur dans la salle pour aider les gens à résoudre leurs problèmes ou pour apprendre ensemble s’ils ne connaissent pas automatiquement la réponse.
Et les gens sont capables d’enregistrer les sons qu’ils font ?
Oui, nous avons plusieurs postes informatiques et nous avons reçu des dons d’Ableton. Les gens peuvent enregistrer en utilisant notre équipement ou ils peuvent apporter le leur si c’est plus facile pour eux.
Avez-vous une approche spécifique pour présenter les synthétiseurs modulaires à quelqu’un qui n’a aucune expérience avec eux ?
C’était probablement la chose la plus intimidante pour moi à comprendre lors du démarrage de la bibliothèque. J’ai eu beaucoup de conversations avec des gens qui ont donné des ateliers et qui sont des experts dans le domaine. J’espérais en quelque sorte trouver un consensus général sur ce qui serait le meilleur moyen, mais je ne l’ai jamais vraiment trouvé.
Il y a tellement d’informations impliquées dans le patch d’un synthé modulaire que vous ne pouvez pas tout inculquer en un seul atelier de trois heures. Votre cerveau déborderait. J’essaie de me concentrer sur les termes les plus essentiels et ceux que les gens connaissent peut-être déjà s’ils ont utilisé d’autres synthés. Je passe en revue un patch de voix complète et des termes comme oscillateur, filtre, VCA, générateur d’enveloppe. Je parle du signal par rapport au son.
Nous passons beaucoup de temps avec nos mains sur le synthé à refaire les patchs de base. La pratique est ce que j’ai trouvé de plus efficace. Je suis très multisensoriel. J’essaie de créer ces types d’environnements pour les gens. J’écris des choses sur des tableaux blancs. Je parle d’eux. Je les montre physiquement sur le synthé. Nous avons un module oscilloscope pour que les gens puissent voir les formes d’onde pendant que nous les écoutons.
Mon espoir pour les gens quand ils quittent l’atelier d’introduction est qu’ils se sentent suffisamment encouragés et confiants pour essayer de jouer des synthés dans la bibliothèque. Je veux qu’ils sachent que nous ne défions pas la physique et nous ne faisons pas de sorcellerie.
Ca serait bien que ce concept arrive en France, vous ne trouvez pas?
En attendant, seuls les Parisiens et quelques grandes villes peuvent emprunter des instruments de musique dans certaines bibliothèques, avec quelques chouettes synthés, avec des packs complets.
