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Astronomie au balcon : Les Planètes

Choisir son instrument pour l’astro

Comme je vous le disais dans l’article sur la Lune, le choix de l’emplacement est primordial lorsqu’on commence l’astronomie. On ne choisit pas le même genre d’instrument si on est à la campagne avec un jardin, en ville avec un balcon, etc. Notez que si vous n’avez rien de tout ça, si vous êtes en appart et ne voulez pas bouger de chez vous, en regardant juste par la fenêtre, il faudra oublier cette discipline 😉 Pour ma part, ma lunette astronomique n’est pas vraiment adaptée à l’exploration de notre système solaire, mais on peut contourner le problème et c’est ce que nous allons voir ici.

Je ne vais pas vous faire un cours sur le choix du matériel, vous trouverez toutes les infos sur des sites spécialisés et des vidéos YouTube d’experts, mais je vais vous donner mon expérience qui pourra vous guider.

Au départ, j’avais « choisi » la lunette 70/400 pour le passage de la comète de Halley en 1986. Le vendeur de la maison de l’Astronomie nous avait convaincus de son utilité pour cette tâche, avec une très bonne qualité optique japonaise et très compacte pour l’époque.

Moi, je voulais au départ un télescope 115/900 comme tout le monde…

Moralité, j’ai jamais vu la comète, mais j’avais une bonne lulu pour le ciel profond. Pourquoi pas pour les planètes ? En raison de sa focale.

La focale, très importante

En gros, la focale, c’est la distance entre le point focal (le point où la lumière convergente se rencontre après avoir traversé l’objectif ou le miroir principal) et l’objectif ou le miroir lui-même. Dans mon cas, c’est la distance entre l’objectif et l’image aérienne qui se forme, donc 400 mm. 400, c’est très court, ça donne un large champ de vision, c’est lumineux, mais ça ne grossit pas trop… Bien pour les nébuleuses, les comètes, le ciel profond donc, mais dans mon cas, en ville, c’est pas top!

Donc si on veut voir en gros les planètes, c’est pas l’instrument qu’il faut, le tube doit être plus long, physiquement ou compact, mais avec un jeu de lumière aller-retour, comme dans la conception Maksutov.

Bien évidemment, plus on choisira un diamètre important de lentille ou de miroir, plus on aura de luminosité, comme pour une fenêtre de maison 😉

Dans mon cas, avec une lentille de 70 mm, je peux grossir jusqu’à théoriquement 70X pour les pessimistes, 140 X pour le constructeur, ça dépend en fait du ciel, de la position de l’objet observé, de la qualité de l’optique et du seeing.

Observer Jupiter et Saturne

Sachant cela, on peut agrandir artificiellement la focale de son instrument en ajoutant une lentille de Barlow qui va multiplier le grossissement de l’oculaire par 2, ou 3, selon celle qu’on choisit. Sans cette Barlow, je suis limité à un grossissement de 66X avec mon oculaire le plus petit de 6 mm : 400/6=66X.

Barlow X2 Vixen

La Barlow X2 me donnera une focale de 800 mm (400X2), donc 800/6=133X, c’est mieux pour voir les détails, mais c’est assez sombre et très sujet aux turbulences. La mise au point avec la crémaillère du porte-oculaire devient aussi très difficile. Il faut aussi noter que plus on grossit, plus le suivi sera difficile, car la Terre tourne ! En 10s, la planète sortira du champ de l’oculaire et il faudra repositionner la lunette…

Je préfère donc une image plus petite, mais bien plus contrastée avec mon oculaire de 9 mm : 800/9 = 89X. Tout dépend de ce que l’on cherche.

Par exemple, pour une lunette comme la mienne et pour les petits télescopes jusqu’à 150 mm, voilà ce qu’on peut voir avec un ciel très dégagé en ville.

Saturne
Jupiter en photo

Les images ne sont pas de moi, impossible de photographier ces objets avec un smartphone, ça ne rend rien… À noter que je vois moins net Jupiter que sur la photo, les appareils photos sont plus sensibles que nos yeux et on fait des empilements d’images et multiples corrections pour avoir une image finale potable. C’est plutôt comme ça qu’on peut voir :

Jupiter en visuel avec une petite lunette

Mais j’ai réussi à voir la division de Cassini des anneaux de Saturne, la séparation noire entre les 2 anneaux. C’est pas gagné avec un grossissement si faible pour ma lulu (entre 100 et 130X).

C’est très important de comprendre que les images de tous les objets célestes sur le Web sont retravaillés et loin de la réalité, même par les astronomes « amateurs ». Ne vous attendez pas à voir pareil dans votre instrument, de même pour les couleurs des nébuleuses et autres galaxies, impossible pour nos yeux d’humain…

C’est sûr que c’est pas les images de la Nasa, mais je peux vous assurer que voir les planètes en vrai ça vaut vraiment le coup !

Les astres qu’on peut voir en ville

Conclusion, en ville, on pourra observer les objets du ciel les plus lumineux : Lune, planètes, amas globulaires et étoiles doubles. Le ciel profond, donc hors de notre système solaire, sera pratiquement impossible à regarder, à cause de la pollution lumineuse. Même avec un petit télescope ou lunette astro, on pourra se régaler avec nos deux plus grandes planètes gazeuses, lorsqu’elles sont visibles depuis notre latitude.

On parlera une prochaine fois d’optimisation matérielle et comment améliorer l’instrument que l’on possède.

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Dan :

Passionné par les logiciels libres et la musique, je partage mes découvertes et mon expérience sur ce monde fascinant.

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